Stéphane Durand travaille à partir de grandes toiles libres, sans destination préétablie. Dans son processus, ce qui est produit par le travail n’est pas recherché consciemment. C’est cette zone floue entre le geste contrôlé et l’imprévu qui nourrit sa démarche. Il extrait des morceaux de ces premières toiles, non pas pour corriger, mais pour faire émerger ce qui ne se trouve pas dans l’intention initiale, ce qui naît des accidents et des ajustements.

Sa pratique graphique, qu’il maintient telle un exercice quotidien, rencontre celle de la peinture, concentrée sur des périodes de travail en atelier. Ce dialogue l’amène à une réflexion constante sur ce qui « entretient » la forme.
Le dessin automatique, cette approche intuitive où la main précède la pensée, devient un moteur. Il transfère ensuite ces formes involontaires sur ses toiles, puis les découpe, comme pour libérer ce qui s’y cachait, réinventant sans cesse l’agencement des éléments pour donner naissance à une nouvelle structure.

Les grandes lignes de couleurs, poncées et retravaillées, se déploient dans un espace où chaque surface, chaque coupe, dialogue avec l’ensemble. Le temps du travail, le travail du temps : chaque geste, chaque retrait, chaque ajout est une exploration de ce qui se joue entre le contrôle et la liberté.

L’impatience des limites invite à découvrir un univers où l’imprévu n’est pas une erreur, mais une opportunité de révéler autre chose. Chaque découpe, chaque fragment fait écho à l’idée que ce n’est pas la fin du travail qui est la plus importante, mais ce qu’il laisse derrière lui, ce qui se découvre sur le chemin.

- Lucie Braconnier

Vernissage en présence de l'artiste,
le 13 mars à partir de 18h.

Galerie PARTAGE
47 rue Sala - Lyon 2e
(dans le Sofitel)