JEAN LAMBERT

BIOGRAPHIE

Depuis une dizaine d’années, parallèlement à son métier de graphiste, Jean Lambert allie illustration, sérigraphie, peinture à l’acrylique et collage dans des compositions éclatées qui réactualisent l’esprit de l’art pop. Libre rencontre d’icônes médiatiques, de signes publicitaires et de clichés surannés, la dynamique singulière de ses œuvres s’alimente aux nombreux effets de couleurs, trames, textures, de lignes traçant dans l’espace des constellations imaginaires. Par superposition et association d’éléments visuels bigarrés, voire kitch et sans liens apparents, ce « faiseur d’images » d’expérience joue ici d’ironie et d’allusion en inventant sa propre mythologie. Ludique, baroque et parfois déstabilisant, il nous laisse le soin de décoder les messages qui s’y trouvent enfouis.

Nicole Allard, historienne de l’art
Répertoire des galeries d’art de Québec

Livre d’or

Connaissant un peu mieux son histoire personnelle, son travail de collages a pris un sens nouveau pour moi. Au-delà de l’aspect enjoué, graphique et minutieux, ses tableaux me sont apparus comme des réponses multiples à des énigmes restées en suspens sur ses proches et son environnement.

Mais encore...

Les peintures de Jean Lambert sont des bandes annonces du rêve de la personne qui les regarde. Il commence l’histoire à partir d’un petit bout d’intimité enfoui qu’il transpose. Puis il invite son interlocuteur à y prendre part et décider de son dénouement. Créer des anecdotes avec une dimension improbable où le temps reste en filigrane et l’humour en suspens. Parce que l’inutile est forcément essentiel.

Designer graphique à cinq pattes et quatre roues

Handstand rue Lemoine pour voir défiler le monde la tête en bas et les pieds en l’air sur des roulettes. Jean a 9 ans quand le skate débarque de Californie au Québec, sa patrie de naissance. Il agit d’abord comme une révélation. Puis devient une passion. Une pratique citadine créative faite de figures libres et d’inconscience téméraire.

Un passe-temps de Clochard céleste ou de beautiful loser comme le dit Jean. Il comprend intuitivement son langage métissé à mi-chemin entre l’eau et l’asphalte qui mélange la nature et l’urbain. Sa double-identité parle au Canadien né dans un pays à l’empreinte kaléidoscope issue d’une colonie française, cédée à la Grande-Bretagne sur une terre amérindienne.

La BD qu’il a découvert à l’âge de 4 ans à travers les comics de ses grands frères a également préparé le terrain. Capitaine America, les 4 Fantastiques, Spiderman mais aussi Spirou, Astérix, Gaston Lagaffe, Lucky Luke ou Achille Talon... Les héros Marvel de Jack Kirby côtoient les classiques de la bande dessinée européenne.

Entré dans le dessin à travers les cahiers de coloriage dès la maternelle, Jean se régale peu à peu d’une culture hybride dont il se nourrit au moins autant que des crêpes au sirop d’érable. Le design graphique est tout autour de lui et en lui. Comme une continuité évidente. 

Tant et si bien qu’il s’intéresse de plus en plus près au Vieux Continent.
En 1985, une fois son diplôme d’études collégiales en poche (équivalent du bac français), il s’envole pour 6 mois en Europe et fait le chemin inverse de son ancêtre français Eustache Lambert, pionnier qui a migré pour le Nouveau Monde en 1640. S’aventure en Allemagne de l’Est un album de U2 dans les oreilles et perd ses illusions au détour d’un carton qui s’avère être le lit d’une SDF à Paris.

A son retour, la vie lui réserve deux moments intenses. Il fait partie des élus qui intègrent le prestigieux cursus de design de l’UQAM (Université du Québec à Montréal) et perd son père brutalement alors qu’il a 20 ans. Ce décès ravive celui de son meilleur ami percuté par un camion à 15 ans. Dualité de temps forts. Dualité d’identités. Dualité d’origines. Les opposés qui caractérisent la construction de Jean continuent à marquer son cheminement.

En 1990, comblé des apprentissages multiples de ses années d’études, il a une idée précise du graphisme qu’il a envie de faire. Début de carrière prometteur à Montréal dans des agences comme Tam-Tam et Lumbago, il quitte le Canada diplôme en poche et s’envole pour la France en 1992 avec celle qui deviendra sa femme. Il se met très vite à son compte et collabore avec de grosses agences de publicité lyonnaises comme Jump, MGA ou Magazine. Travaille pour des marques comme Infogrames, Renault Truck ou Palladium et mène des projets québécois.
Co-dessine avec Christophe Pouget une collection de tee-shirts sous la marque Réservé à l’Administration qui séduisent Zadig & Voltaire et Castelbajac. S’occupe de la création visuelle du chanteur québécois Martin Léon et d’autres artistes du cru. Il est aussi l’auteur de l’affiche pour la Fête des Lumières de Lyon cinq éditions de suite.

En 2014, une galerie renommée de Québec lui commande une série d’œuvres personnelles à base de collages. La peinture qu’il pratique depuis toujours en dilettante évolue. Elle devient fluide, en phase avec ce qu’il est.

Aujourd’hui, Jean partage son temps entre la peinture, le graphisme et l’enseignement.

Photo de famille

Né à Thetford Mines au Québec en 1965.
Fils, frère, mari, père, graphiste, enseignant, peintre.

Sur le vif

Une sensation : sous l’eau en apesanteur.
Une envie : sculpter des totems en bois.
Une aversion : la condescendance.
Un regret : j’ose espérer que non. Si oui je ne veux pas le savoir.
Un rêve : une maison-atelier en fôret.

Sur la vie

« Garder son idéal tout en perdant ses illusions »
John Fitzgerald Kennedy

Sur l'art

« I have always believed that art should be a deep pleasure. I think there is a contradiction in an art of total despair, because the very fact that the art is made seems to contradict despair »
David Hockney

Sur la peinture, le collage

Le souci du détail, apparent ou pas, alimente ma réflexion. J'ai une idée précise de ce que je veux évoquer sans savoir précisément comment y arriver.  

A partir d’une réalité, je crée des anecdotes. J’essaie de m’éloigner de tout ce qui est satire ou caricature mais il existe toujours une dimension absurde dans les situations que je représente. En laissant venir les choses, une synchronicité s’instaure entre les éléments. Le temps et le passé ont toujours exercé une attraction sur moi et sont souvent présents dans mes tableaux. J’aime décortiquer l’histoire d’une image ou d’un élément graphique qui m’inspire puis lui redonner naissance. Comme un second souffle différent, inattendu.

Le collage commence par un emprunt. Un petit bout de l’intimité de quelqu’un, de l’œuvre d’un autre que je réinterprète. Lui redonner vie sous une autre forme en recréant une histoire à travers une émotion. Avant tout, respecter les personnes dont je m'inspire et les histoires qu’elles me donnent à raconter.
Devoir de mémoire d’une réalité sublimée.

Formation

1986 - 1989 : Formation en Design graphique, Université du Québec à Montréal

PARCOURS

Galerie Beauchamp, Québec
Appartement 16, Lyon
Galerie Ici on donne des pommes, Lyon
Superposition, Lyon
Atelier du canal, Villeurbanne
Art Show, Lyon

SES ŒUVRES

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Jean Lambert
jean.lambert@free.fr
+33.(0)6.63.12.65.81
www.jeanlambert.com

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