MARIE ALLAIN
BIOGRAPHIE
Marie Allain, née en 1971, vit en France.
Photographe de mode et d’art depuis 1995.
L’œil de Marie Allain extrait la part onirique d’un événement quotidien. S’échappe tout poids, s’effacent la césure, la rupture, ce qui brise à rompre. Ses photographies racontent une histoire qui n’a pas de début, pas de fin. Des mondes qui échappent à la capture, s’étirent d’une grâce insaisissable par la force de la délicatesse. La lumière s’invite et caresse, cisèle et célèbre l’indomptable.
La qualité artistique de Marie Allain est gorgée de sensations, menée par l’exigence artisanale, le défi de l’humilité. La pensée et l’instant liés au geste.
Chaque exemplaire est une œuvre, un concentré de sensible. Une douceur réfléchie, une célébration de la nature farouchement belle, son indépendance sauvage et dont on ne se lasse pas d’y trouver, au secret, quelques pépites.
DÉMARCHE
Sur les hauteurs du village de Saint-Tropez, non loin du large, l’hôtel Ermitage est l’hommage permanent aux fifties dans un pur esprit glam’rock. Les refrains d’atmosphère chic-bohème, douce-rebelle, s’affranchissent des codes. Ici, l’existence est une sorte de miracle, tout fait sens d’être vécu. Chaque instant témoigne de l’esprit d’une époque gorgée de rires et d’audace par la rondeur sensuelle des lignes et des objets.
Totalement glamour et cinématographique en diable, bien plus qu’un lieu, davantage qu’un hôtel, c’est une fresque, un livre laissé ouvert à cette mythique parenthèse enchantée. Optimisme, beauté, élégance, liberté, l’Ermitage préserve cet air de nouvelle ère que reste cette époque ; parmi les plus créatives et visionnaires.
Elle. L’égérie s’appelle Elle. Par le jardin, surgit l’Ermitage hors du temps. Une porte dérobée, pénétrer l’écrin suspendu aux fifties. Un vieil air murmure encore. Personne. Pas encore. Elle jette une à une ses frasques habitées de tempête. Le ressac encore au corps, Elle tangue, explore les corridors, le labyrinthe vermillon. Franchir le Rubicon dans l’état second d’un météore.
Les bras d'un fauteuil élimé garde le sommeil d’une guitare. Aux âmes libres, la devise originelle, faire nu le grain du son, les cordes tatouées au bout des doigts.
Les partissions frémissent aux dièses, crissent en arpège.
Riff hypnotique s'élance, spectre entêtant d’une ballade Art Rock. Phil et Paul aux accords, la guitare pour totem. Elle, muse et musicienne. L’écho de l’hôtel réveille les morts, scande les pas d'Alfred, ceux de John. Martèle et arque les pouls en tête, vibre la folie d'Hitchcock, celle de Carpenter dans un sillage de Lynch. Symphonie surréelle d’un tapage nocturne en sourdine.
Le naufrage erratique des esprits frappeurs soudain apaisé par le visage de cette madone électrique, son odeur clandestine. S’invitent Orienthi et Jenny Batten dans un doux duel en chat perché cadencé par Miss Grantis.
L’insomnie poursuit,
pose l’instrument, tempère la fièvre. Elle s'enfonce dans la nuit moite, arpente la suite interminable des salons d’alcôve. Se perdre sans terminus.
Jusqu'au bar. Les lieux, cette scène, lui appartiennent, Elle les habite un à un, livre un bref répit, une courte pause, à chaque détour d'écrin. La nuit est belle de durer mille ans. Les lueurs naissent de l'aube. Bientôt viendra l’heure des Autres, agités, la musique des vois et des rires en cascades saccadées. Mais pas encore. À l’entrée, telle Cybèle, gardienne antique, énigmatique, envoûtante. Elle garde le temple.
Jenny, Donna, Kaki, Susan, Gretchen et Ana viennent à peine de poser leur malle endiablée.
Chaque être est une île et les théâtres ont leur fantôme. Toute femme, égérie, garde une clé et une note en ermitage.
Ce soir encore, un vaisseau veillera sur une sirène, mi-Muse, mi-Elle. Odyssée insomniaque et musicienne. - Textes Katia Jaeger
PARCOURS
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MARIE ALLAIN
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